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MICHEL BOUCHARD AU COEUR DE LA FORMATION SCOLAIRE

Michel BOUCHARD, ancien directeur de la Chambre de Métiers des Alpes Maritimes, assurant le suivi de formation et d’insertion professionnelle des joueuses du RC Cannes, à répondu à nos questions en rapport à la convention de Formation des filles de la N2.

 

Quel est le principe de la convention de formation et quelle est sa finalité ?

Les centres de formation des clubs sportifs professionnels (CFC) sont organisés en fonction d’une législation et d’une règlementation propres qui doivent être scrupuleusement respectées pour que le centre de formation soit agréé par les services de l’Etat : la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale. Cet agrément est soumis à des contrôles réguliers pour pouvoir être renouvelé. Le Centre de Formation du Racing Club de Cannes, Volley-ball féminin s’inscrit parfaitement dans cette règlementation.

Les joueuses inscrites au Centre de Formation doivent obligatoirement être liées au club par une Convention. C’est un engagement réciproque écrit entre le club et la joueuse. On y retrouve entre autres tous les éléments du règlement intérieur du club. La convention doit surtout définir les conditions de réussite du projet sportif et du projet de formation de la joueuse. Cette notion est fondamentale c’est la raison d’être d’un Centre de Formation d’un club sportif professionnel. Il doit impérativement mettre en œuvre les moyens pour assurer le meilleur développement sportif tout en garantissant la réussite scolaire ou universitaire et préparer l’insertion professionnelle future de la joueuse même si c’est à moyen ou long terme.

La convention définit aussi les droits et les devoirs de la joueuse inscrite au Centre de Formation. Elle impose au club de mettre en œuvre des moyens techniques et des ressources humaines adaptés au bénéfice des jeunes qu’elle a recrutés dans son Centre.

Ces moyens techniques et humains concernent cinq domaines. Trois relèvent de compétences humaines, deux sont de caractère matériel. Ce sont :

  • Un encadrement sportif par des personnels qualifiés : Les entraîneurs et les préparateurs sportifs doivent avoir les diplômes et l’expérience requis pour exercer ces fonctions.
  • Un suivi médical complet : Il comporte des examens médicaux réguliers : bilan cardio-vasculaire (ECG), bilan sanguin et urinaire, bilan dentaire. Le club met à la disposition des joueuses du personnel médical accessible aux joueuses en fonction de leur état de santé : médecin, kinésithérapeute, traumatologue…
  • Un suivi du parcours de formation et d’insertion professionnelle personnalisé. Il comprend au moins deux entretiens individuels de chacune des joueuses avec la personne en charge de ce suivi, des partenariats à établir et à faire vivre avec les différents établissements de formation, un accès illimité et facile de chacune des joueuses avec la personne chargée de cette mission. Parmi les critères retenus par l’Etat pour renouveler l’agrément d’un Centre de Formation d’un club sportif professionnel, il y a la réussite aux examens, le passage en année supérieure, les bilans de compétence.
  • Des conditions d’hébergement, de restauration et de transports adaptées à chaque cas
  • La mise à disposition de locaux et matériels correspondant aux objectifs sportifs qui ont été définis

 

Pourquoi certaines filles sont en présentiel et d’autres à distance ?

 Le Centre de Formation se doit de respecter le choix des parcours de formation définis par les joueuses et leur famille. Il intervient en termes de conseils, d’orientation, d’adaptation mais il ne peut en aucun cas imposer une formation plutôt qu’une autre ou un établissement plutôt qu’un autre. Ce serait absurde et sur quels critères objectifs pourrait-il se fonder ? Cette question ne s’est jamais posée.

Ainsi certaines joueuses font le choix de se former à distance d’autres suivent leur formation en présentiel. On constate que les joueuses dont la famille est domiciliée dans le bassin cannois décident majoritairement de suivre leur formation dans des établissements proches de chez elles. Celles qui viennent d’autres régions sont souvent inscrites dans des structures de formation à distance mais il n’y a pas de règle dans ce domaine. Les deux systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients.  La formation à distance a beaucoup changé ces dernières années. Elle est aujourd’hui plus performante qu’antérieurement et ouverte sur un très large éventail de formations initiales. Il en est de même en formation continue avec le développement du MOOC (Massive Open Online Course) ou CLOM en français (Cours en Ligne Ouvert et Massif)

 

Quelle relation possèdes-tu avec les joueuses ?

 Depuis 2016, date à laquelle j’ai accepté la mission d’assurer le suivi de formation et d’insertion professionnelle des joueuses du RC Cannes je n’ai jamais eu de difficultés relationnelles avec les joueuses. Tout s’est toujours très bien passé. J’essaie de m’adapter aux besoins de chacune d’entre elles. Il est vrai que ces besoins peuvent varier considérablement d’une à l’autre ou dans le temps. Pour certaines tout est bien défini et se déroule comme prévu, mon intervention est dans ce cas-là, légère et ne consiste qu’à valider. Pour d’autres il faut s’investir beaucoup pour aider à une réorientation complète par exemple. Pour certaines autres il faut régler des questions matérielles, d’emploi du temps, des différends d’ordre administratif, des recherches et des suivis de stages, accompagner des choix, faire vivre les partenariats établis avec les établissements scolaires et universitaires. Quelquefois un parcours qui déroulait en toute quiétude est soudain bouleversé par une obligation familiale ou un choix crucial d’orientation et nécessite d’un coup une intervention lourde et longue. Bref c’est très varié et passionnant.

Je suis un homme âgé, j’ai trois grands enfants, deux garçons et une fille, une petite-fille aussi…  Les relations que j’établis avec toutes les joueuses sont fondées sur deux principes auxquels je tiens avant tout : FRANCHISE et SIMPLICITE. A partir de là peuvent s’établir des relations durables de confiance réciproque.

En tant que chargé du suivi de formation et d’insertion professionnelle, je dois impérativement prendre en compte l’environnement propre à chaque joueuse : famille, compagnes, compagnons, amis… et respecter les parcours de formation retenus par chaque joueuse. Je ne dois pas me substituer aux conseils familiaux, aux conseillers d’orientation aux structures professionnelles mais simplement les compléter et apporter les informations nécessaires et répondre à toutes les questions que se posent les joueuses au quotidien en matière de formation et d’emploi.

 

Fais-tu uniquement un suivi avec les joueuses du centre de formation ou es-tu en contact avec d’autres joueuses du groupe N2 ?

 A la demande du Président du club, et en parfait accord avec ma façon de voir les choses, je considère toutes les joueuses sur le même plan. J’essaie d’apporter aide, informations et accompagnement à toutes celles qui en ont besoin sans distinction de statut. Bien sûr je respecte le cadre réglementaire défini par le centre de formation mais en dehors de cela j’accorde la même disponibilité avec mes petits moyens à toutes les joueuses. Une fois sorties du Centre de Formation et de la N2 et quelquefois même après avoir quitté le club, il m’arrive de continuer de conseiller certaines joueuses. Certaines me tiennent au courant de la suite de leur parcours de formation c’est une preuve de confiance que j’apprécie et qui me donne envie de continuer à m’investir. Je suis bénévole, j’ai d’autres activités. Cette mission est prenante mais particulièrement enrichissante sur le plan humain.

 

Merci Michel, d’avoir répondu à nos questions!

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